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Dry your eyes.
12 octobre 2011

J't'aurais pas cru capable de ça. J'aurais jamais

J't'aurais pas cru capable de ça. J'aurais jamais pensé que tu pourrais faire ça, du jour au lendemain, sans aucun scrupule. J'pensais que tu m'aimais et aujourd'hui, j'me rends compte à quel point tu sais mentir. Et aujourd'hui je découvre la triste face de la vérité, qui fait passer tout le reste pour un mensonge, encore une autre connerie, une autre preuve que j'accorde ma confiance beaucoup trop rapidement et que la plupart des gens qui m'entourent ne la mérite pas. J'croyais en toi. J'croyais en nous. Je pensais qu'on avait réellement réussi à construire quelque chose de bien, quelque chose de beau qui allait tous les deux nous aider à remonter la pente. Je croyais qu'avec toi j'allais m'en sortir, que je verrai le monde de façon un peu moins pessimiste à tes côtés. J'avais perdu cette lueur de dégoût dans le regard, parce que c'était sur toi que mes yeux se fixaient et t'avais réussi à me faire découvrir quelque chose de nouveau, quelque chose de magnifique sur cette Terre en laquelle je ne croyais plus. Avec toi j'me sentais vivre, j'me sentais humaine, je sentais que j'avais quelque chose à faire dans ce monde, quelque chose autre qu'errer. Je sentais que j'pouvais devenir quelqu'un de bien, que t'allais réussir à me changer, que t'allais me rendre heureuse. Je croyais que j'allais enfin redécouvrir le bonheur, cet état d'esprit qui me poussait autrefois à rire aux moindres paroles un tantinet marrantes. 

Parce qu'avant toi, j'étais un déchet, j'étais une masse informe qui ne bougeait que quand il était nécessaire de le faire. J'voyais pas de but à ma vie, j'voyais pas d'objectif, je me sentais vide. T'es arrivé et t'as tout chamboulé, t'as pris soin de moi, t'as su trouver les mots que j'avais besoin d'entendre, t'as su me prendre dans tes bras et me murmurer dans le creux de l'oreille que demain, ça irait mieux, qu'ensemble on allait s'en sortir. J'avais trouvé quelque chose, ou plutôt quelqu'un pour qui me battre, quelqu'un qui m'a tendu la main, qui s'est accroché à la mienne et qui m'a aidée à me relever. Tu m'en as fait voir de toutes les couleurs, tu m'as fait rire, tu m'as fait pleurer, tu m'as fait vibrer. Avec toi j'étais heureuse, quelqu'un de nouveau, j'étais redevenue celle que j'étais censée être. Tu m'as fait me rendre compte de tout le temps que j'avais perdu, de tout ce qu'il me restait encore à faire, de tout ce que j'avais à découvrir. Et moi je t'ai suivi, le coeur léger, serein. Parce que je te faisais confiance et que je tenais, et je tiens encore, à toi comme à la prunelle de mes yeux.

Et soudain tout s'écroule.

Depuis, j'ai perdu l'appétit. En trois jours, je n'ai mangé qu'une vulgaire pomme. Mes yeux sont plus cernés que jamais, puisque, tu hantes mes nuits et j'ai peur de m'endormir, j'ai peur de rêver de toi, j'ai peur de te voir rire sans moi. J'ai plus la force de parler. Quand on me rend visite, je me contente d'ouvrir la porte et de m'asseoir sur le canapé. Je réponds plus quand on me demande comment je vais. En deux heures passées avec mes amies, j'ai pas décroché un mot, j'n'ai pas répondu à leurs questions incessantes. Je suis juste restée assise, les mains liées, les joues baignés de larmes, le visage crispé et l'estomac hurlant à la mort. Dès que je suis seule, je regarde par la fenêtre, d'un regard vide, les yeux dans le vague, et j'attends. J'espère. J'espère apercevoir ta silhouette à l'horizon, j'espère sentir ton odeur, j'espère entendre ces trois petits coups que tu donnais à ma porte. Mais rien. Silence.


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